Djoulian né le 3 octobre 2015
à la maternité de Fougères(35)
29/09/2015 Mon
bébé, depuis que j’ai rencontré ton papa, j’ai su que je te voulais et
je t’aimais déjà bien avant que tu n’existes. Voici maintenant 8 mois et
demi que tu es bien la partie intégrante de moi et pourtant déjà
tellement toi. Cette grossesse est merveilleuse. Ton papa s’occupe de
moi à merveille. Je me souviens il y a quelques mois me dire « vivement
que je le sente ! » Et je t’ai senti vers 3 mois et demi et puis
« vivement qu’il fasse des vagues ! » et j’avais hâte de voir à quoi tu
ressembles. Il nous reste 2 semaines à tous les 3 pour profiter de cette
osmose tranquille, paisible de ces instants et le jour où tu seras
prêt, nous serons prêts !
02/10/2015 au matin.
J’ai eu de douces contractions toute la nuit et elles continuent
encore. On dirait de petites vagues dans une mer calme, sous un soleil
tout jaune dans un ciel tout bleu. Elles ne sont pas douloureuses, pas
régulières mais je n’ai pas beaucoup dormi. Je sens que mon corps se
prépare, je me sens hors du temps, et heureuse !!!! Ici dans ma maison
et ma caravane puisque nous rénovons, je me sens en sécurité, je suis
prête à te mettre au monde. Je finalise tranquillement l’installation de
mon cocoon, la piscine se remplie, le poêle est allumé et mon saladier
rempli de bonbons (j’en suis folle).
03/10/2015 6h !
- Doudou réveille-toi c’est le moment !
Mes
douces contractions se sont amplifiées au petit jour (heure à laquelle
tu aimeras te lever à l’avenir), elles restent faciles à gérer mais je
sens que ta naissance approche ; je suis toute heureuse de voir
apparaître hors de moi le bouchon muqueux et en même temps je
m’interroge ! Johann ne veut pas que ce soit maintenant et en même temps
il fait tout pour nous accompagner. Et oui, car ce week-end, Sophie,
notre sage-femme, est en formation à Paris. Notre rêve de te mettre au
monde à la maison perd de sa solidité. Je suis tout de même confiante,
je sais depuis toujours que je suis faites pour enfanter, je clame haut
et fort que je resterais à la maison, je n’accepte toujours pas
d’accoucher en maternité. Johann me suit… Il restera en contact avec
Sophie toute la journée. Elle appellera l’hôpital pour les prévenir de
notre arrivée prochaine sans connaître la décision que j’avais prise.
18h. Je
suis dans la piscine, je suis bien, Johann dessine, il y a un
magnifique soleil et la température est douce. Mais tout de même je
m’interroge… ou est-ce que j’en suis, les contractions se rapprochent,
s’intensifient, est-ce raisonnable de rester ici, Sophie me fait
confiance, elle ne voudrait pas qu’il arrive quoi que ce soit… Mon rêve
s’évapore, je commence à avoir peur des conséquences…
- Doudou emmène-moi à la maternité. - Ok on y va.
Ce
sera le trajet en voiture (20mn) le plus long et le plus désagréable de
toute ma vie ! La position assise m’est plus qu’inconfortable ! Dès que
nous sommes en ville, je me détache et m’agenouilles. Arrivé à
l’hôpital Johann me dépose au plus près et part se garer (NON NON me
laisse pas seule), heureusement pas très loin. Je sonne, on m’ouvre, la
nana me regarde bizarrement, l’air de dire qu’est-ce qu’elle a celle-là à
marcher comme ça et à faire cette tête. Je me fais surement une
mauvaise interprétation. J’ai le droit de marcher (je n’ai pas envie
put**) jusque dans une petite pièce froide avec un lit et des appareils,
on me pose un monito (beurk ! J’ai mal). Et puis la sage-femme arrive,
toute belle toute douce, elle me dit de souffler les contractions. Ce
n’est presque rien mais cela me fait un bien fou, je me suis sentie
considérée et en sécurité. Après quelques contractions on nous dirige
vers la salle physio. Je me mets à l’aise, on me repose un monito
(beurk), un cathéter (beurk) et une blouse rose un peu épaisse à mon
goût. On vérifie mon col, il est ouvert à 8 cm ! Je suis contente
d’avoir fait tout ce travail chez moi. Je décide de faire couler un bain
pour m’y installer confortablement. Je scrute l’écran du monito du coup
je sais quand la vague arrive. Je les gère facilement bien que je me
sente fatiguée. Johann sors manger car je n’en ai pas le droit, pour ne
pas me faire envie. Je n’aime pas trop être seule bien que l’eau chaude
me réconforte. Il fera très vite.
Vers 20h30.
Je veux sortir de l’eau, j’ai chaud et ne suis plus très à l’aise. Je
me mets sur le lit sur les genoux tête en avant. Ça commence à tirer
dur. La sage-femme vérifie mon col, il n’a pas vraiment bougé depuis mon
arrivée. Elle nous annonce qu’elle va bientôt partir et fait les
transmissions avec sa collègue. Elle revient nous dire que cette
dernière n’est pas à l’aise avec notre projet de naissance (le délire !
cela me stresse !). Du coup comme mon col ne bouge plus, la nouvelle
décide, pour être rassurée de me percer la poche. Je parle à mon bébé,
allez mon cœur perce ta poche ! Quand elle revient avec ces jolis gants,
son bassin et son instrument de torture je sens un petit écoulement.
- Regardez, ça coule un peu, c’est bon !
- Ah oui… Mais je perce quand même !
Fais
chier ! Johann et moi on se laisse faire. Je sens le liquide chaud se
déverser, c’est agréablement à la bonne température. Quelques minutes
plus tard (je crois), la douleur s’amplifie. Je ne suis bien qu’à quatre
pattes. Puis tout est hors du temps et tout s’enchaîne. J’ai envie de
pousser, je gère, je le fais, j’accouche et la sage-femme dit :
- Je ne peux pas travailler comme ça, allongez-vous (put** elle m’emmerde)
- Je n’arrive pas à bouger, je suis bien comme ça !
- Non, ça ne va pas être possible !
Bon !
Je demande à Johann de pousser mon corps à s’allonger car je n’y arrive
pas. Voilà elle peut travailler. Monito en place, champ chirurgical (je
crois) et tout le soui !
- Allez y poussez !
Je pousse et je souffle en même temps.
- Mais non, ne soufflez pas, pousser en bloquant !
Bon,
j’obtempère comme une esclave face au fouet. Elles n’arrêtent pas de me
remettre le monito car il se déplace et ça me fait mal ! Je le dit mais
elles s’en foutent. J’ai soif mais je n’ai pas le droit de boire. Je
dis que je sens que je vais tomber dans les pommes si je ne bois pas et
que je ne souffle pas ! J’ai tout de même droit à une bombe vapo. Ouf,
mais ça ne suffit pas. Bref, la colère monte en moi, je me fatigue et
arrête tout !
- Bon faites une pause, je reviens.
En fait, elle est partie appelé le gynéco de garde, la garce (désolé pour çà).
- Bon là il faut y aller, poussez !
Je
pousse de toutes mes forces, j’ai mal au ventre, le monito me
déconcentre, ma position me gêne… C’est horrible et je meurs de soif.
J’ai envie de pleurer, je cris, je souffle, mon bébé ne vient pas assez
vite, la sage-femme s’impatiente. Et PAF le couperet tombe
- Madame, le bébé fatigue on passe à côté ! (évidemment tu me stresses!)
Je
ne veux pas me lever, je veux me mettre à quatre pattes, dégager cette
foutue femme et rester avec Johann, mais on ne me laisse pas le choix,
on me fait peur, j’ai peur…. Johann m’aide à me lever pour passer dans
la pièce à côté, un lit médical avec étrier et tout le bazar, tuyaux et
compagnies, froid et sans amour. Je monte sur la table, je ne sais pas
comment j’ai réussi à faire ça. On met mes jambes en l’air, les étriers
sont mis à l’envers, ça me fait des crampes aux mollets, put** j’ai déjà
assez mal comme ça. Ils sont remis à l’endroit, ouf ça va mieux. Je
sens la tension, l’électricité, la panique des gens qui m’entourent mais
je ne me démonte pas, je vais mettre au monde mon bébé sans
médicaments, instruments ou autres trucs malsains. Ça ne va pas encore
assez vite, elle m’écarte aïe ! Et elle me dit je vais vous couper. Je
crie que je ne veux pas et elle coupe quand même PUT** CA FAIT MAL !!!
Comme elle dit après :
- Vaut mieux une épisio de sage-femme qu’une épisio de gynéco.
Je
la trouve bien culotté. Je me remets dans mon corps, je me connecte à
mon bébé, je pousse, je pousse, je pousse, elle m’écarte, ça brûle. Le
gynéco arrive, je ne comprends pas trop ce qu’il se passe, il lui dira
mais enfin elle pousse très bien Madame. Il me met ce que je crois être
de l’oxygène, ça fait du bien, je pousse encore et la tête sort ! Le
gynéco s’en va et nous laisse « tranquille ». Je crois que la sage-femme
tourne mon bébé, je pousse, elle tire dessus, il sort, elle coupe le
cordon (on voulait attendre) sans laisser le temps à Johann de le faire.
Mon fils hurle, il à mal, j’ai mal. Et la sage-femme retrouve le
sourire.
- J’n’avais pas le choix il n’allait pas bien, tenez monsieur couper le cordon plus court, j’ai laissé plus de longueur.
Ça
y ai on me donne mon bébé après l’avoir frotté trop violemment à mon
goût avec un linge, il n’arrive pas à s’arrêter de pleurer, mon contact
l’apaise un peu, puis il finit par se détendre et s’endormir. Il est
22h51, je me détends moi aussi mais pas trop. La sage-femme m’appuie sur
le ventre pour m’arracher mon placenta (je ne voulais pas). Puis
ocytocine par intraveineuse. J’ai encore capitulé mais après tout ce
bazar je sais qu’elle ne m’aurait pas laissé le choix. J’ai de multiples
déchirures dont l’épisio donc elle me recoud, elle se plaint (encore)
que je suis trop tendue, qu’elle ne peut pas travailler (encore) !
Qu’elle se prenne un congé bordel, ça me pique moi ! Bref après de
longues minutes elle me passe un magnifique slip filet et me laisse
tranquille. Johann en profite pour aller aux toilettes et passer des
coups de téléphone (oui oui tout ça en même temps). Moi j’admire mon
fils, Djoulian.
Je me sens lasse et en même temps heureuse, je n’ose pas trop bouger,
il a l’air trop bien maintenant que les lumières aveuglantes sont
éteintes. Nous ne faisons qu’un. Il finit (je ne sais pas quand) par
prendre une bonne tétée, ce premier contact me fait sursauter, drôle de
sensation toutefois agréable, je vais adorer allaiter.
Après
une heure de douceur, on revient pour auditionner mon fils. Je me lève
pour voir ce qu’elle fait toute heureuse d’observer ce petit homme. Elle
me balance :
- Oulaaaaaaaaa, non rallongez-vous, je ne peux pas m’occuper de vous si vous tombez dans les pommes… »
Je
ne dis rien mais n’en pense pas moins et me rassoie ! Si Johann n’avait
pas été à côté d’eux je l’aurais sans doute mordue ! Elle n’a pas peur
de s’attaquer à une toute nouvelle maman aux hormones en ébullition à
qui elle vient de pourrir la naissance de son enfant !
00h30 environ. Enfin
on nous emmène dans notre chambre, la gentille « assistante » pousse ma
chaise roulante et Johann le lit du bébé. Elle me demande si je veux
manger. Oh oui ! A cette heure ce sera un petit déjeuner, parfait je
n’aurais pas voulu autre chose. On m’explique que ça va me piquer quand
j’irais aux toilettes et que donc il y a un jet pour atténuer la
douleur. Trop cool ! Et on m’apporte une capote remplie d’eau glacée.
Bizarre mais en fait ça fait du bien. Et enfin mon petit déjeuner, je me
régale, biscottes, beurre, confiture, chocolat chaud et jus d’orange.
Mon bébé dors, Johann est avec moi, je suis aux anges, j’ai tout oublié.
On passera la nuit dans le même lit Djoulian et moi, je crois bien
qu’il a tété toute la nuit, j’ai mal au sein mais je m’en fiche. Johann a
très mal dormi sur le fauteuil mais il est là tout heureux ! Le retour à
la maison (Sophie a du téléphoner pour que je puisse sortir avant alors
qu’au préalable ils étaient d’accord) a été agréable et flou. Je me
suis occupé de mon bébé avec envie mais je n’ai pensé à rien d’autre
pendant quelques temps comme enfermée dans ma bulle. Je pense que nous
nous sommes régénérés de cette façon mon bébé et moi, heureux et
meurtris à la fois. Nous avons été très bien entourés, mon chéri, mes
parents, Sophie, les amis, ça fait du bien, c’est même indispensable.
Naïade née le 27 mai 2017
à la maison (53)
Septembre 2016. Mon
fils adoré, tu as 11 mois et voilà papa qui, dans un élan du cœur se
remet à rêver d’une fille et pourtant il lui a fallu du temps pour
accéder à ma folle envie d’avoir l’immense chance de porter un enfant.
Voilà donc la fin du mois de septembre et j’annonce, un joyeux matin,
que nous sommes enceintes ! Je pars au boulot sur un petit nuage et
Johann restera un moment au lit pour absorber l’information ! Aller
c’est reparti pour une aventure formidable, Sophie est heureuse et
souriante comme à son habitude, on est trop content de la revoir. Bon Ok
les prise de sang j’aime pas du TOUT, ni les nausées BEURK BEURK mais
tout le reste du LOVE.
Première écho, je me lance, dites-moi
vous auriez une idée du sexe du bébé ? Le gynéco, d’habitude impassible
esquisse un petit sourire en coin, bon ok c’est une fille à 70% mais
vous ne le dites à personne pour l’instant. Et voilà papa qui s’envole,
qui sourit à s’en fendre le visage tout entier et évidemment à Noël il a
fait une boulette. Comme dit mon frère : Oh le boloss !
Deuxième
écho : tu es une fille. Papa pleure, chose quasi improbable. Toute la
famille est aux anges, après 3 beaux garçons (3 pour Johann, 1 pour
moi), une fille est plus que bienvenue. Grossesse magnifique sans
contrefaçon !
27 mai 2017 6h :
debout cette fois ci j’ai envie de m’activer après une nuit de douces
contractions. Je me lève, m’occupe de ma maison, envoi un SMS à Sophie
et à ma maman qui tient à être présente pour voir arriver sa petite
fille et s’occuper de Djoulian qui a 20 mois. Elle arrivera vers 9h. La
journée se déroule tranquillement sans accros. Les enfants de Johann
sont là. Tout le monde fait son petit truc tranquille. Je ne voulais pas
d’autres hommes que Johann à la maison et puis finalement je n’arrête
pas de penser à mon papa qui se retrouve tout seul certainement à faire
les 100 pas au jardin. Je décide de l’inviter à nous rejoindre. Tout
compte fait, je me sens « complète » une fois qu’il est là. Djoulian est
heureux, il a une relation très fusionnelle avec son papi. Bientôt je
décide que le travail n’avance pas assez vite alors on part se promener à
travers la campagne pour rejoindre le bourg de La Croixille emmener
Djoulian au petit parc avec un beau toboggan. La marche active tout ça,
au bout d’une heure (environ) de jeux, je décide qu’il est temps de
rentrer car les contractions s’intensifient et j’ai besoin de m’enfermer
dans mon cocon. Aller encore une demi-heure de marche avec des pauses
car j’ai besoin de souffler la douleur…
Enfin arrivée je me mets à
l’aise, jupe légère, brassière. Je vais dans la piscine, en ressort,
vais dehors, je ne m’allonge jamais par contre je me mets sur les genoux
contre une chaise ou debout torse sur la table, le temps est superbe,
je suis bien. Maman me masse le bas du dos, si elle ne le fait pas à
temps je grogne ! Hum ça fait du bien. Les garçons mangent dehors puis
on couche Djoulian vers 20h. je commence à avoir bien mal et les
contractions se rapprochent, je fais une douche et gros PLOC dans mon
ventre, la poche explose !
- JOHANN !!! Appel Sophie !
Elle
sera la vers 20h30 21h. Quand elle arrive je suis dehors à genoux
contre ma chaise. Elle me sourit, caresse ma main. Je veux aller dans
l’eau, la douleur est intense. La chaleur et l’enveloppement de l’eau me
soulage. Je commence à avoir envie de pousser. Tout le monde est la,
mon papa est en haut avec Djoulian qui s’est réveillé à cause de mes
cris, Johann m’encourage, Louçian joue du hankdrum, maman n’est pas
loin, Sophie me tient les mains et me rassure quand je m’interroge,
Tristan est dans le jardin. J’ai mal mais je me sens bien. Je finis par
sentir la tête de mon bébé sur mes doigts et crois sentir des cheveux
sans y croire car je suis convaincue de n’avoir que des bébés chauves !
Lol ! Je finis par désespérer, j’en ai marre de pousser pousser
pousser ! Je saurais après qu’à ce moment-là, Sophie a fait un grand
sourire triomphal à Johann ! Tout est parfait. Et d’un coup je change de
position, je suis à quatre pattes je sens mes forces se décuplés et je
me sens sauvage, je pousse en criant, un cri aigu ! Quelques minutent
s’écoulent et la tête de ma puce sors de mon corps. La main de Sophie
est sur mon dos. Je demande si le bébé est bien sous l’eau et si je dois
attendre la prochaine contraction pour pousser. Encore une fois elle me
rassure, plus tard on me dira que Naïade avait les yeux grands ouverts
sous l’eau ! Encore un effort, encore un gros cri bien aigu, ça
brule !!!!! Et tu es la, papa t’attrape avec joie et te mets dans mes
bras. Le placenta sortira 20mn plus tard sans problèmes. Sophie
repartira vers minuit ainsi que mes parents, nous laissant dans notre
bulle d’amour.
Fleur née le 2 février 2019
à la maison (53)
Mai 2018.
Une fille et un garçon, le choix du roi comme on dit. Et bien non, j’en
veux 3, Johann me suit évidemment mais comme il dit c’est maintenant ou
jamais après je serais trop vieux (il a 40 ans moi 29). Et voilà fin
mai, Doudou on est enceinte ! On accuse un peu le coup avant d’être
heureux tout de même, je crois qu’on ne s’attendait pas à ta venue si
tôt. Je sais que Sophie est en congé mat alors je lui envoie un SMS pour
savoir si par hasard elle était remplacée. Et oui ! Par Marie !
excellent, je suis trop contente, en plus elle porte le même prénom que
notre nom de famille, je me dis que c’est un bon présage et
effectivement on l’aime tout de suite.
Cette grossesse ne sera
pas si simple…. Techniquement tout va bien mais Johann rencontre des
difficultés avec son ex ce qui l’amène en médiation puis au tribunal,
tout cela nous a causé beaucoup de stress… puis en aout, on apprend que
la maman de Johann a un cancer… je reste positive jusqu’au bout mais
l’évolution est très rapide et négative… le 7 octobre elle disparait. Je
me sens vide à l’intérieur, je perdrais ma connexion avec mon bébé
pendant une bonne semaine puis m’en voudra énormément.
Marie me
soutient beaucoup, on fait du chant prénatal, et elle me proposera une
séance de sophrologie qui me fera beaucoup de bien. A partir de là, j’ai
senti que j’aurais un lien particulier avec cet enfant. La piscine
avec Sophie a aussi été un gros plus qui a permis à tous ces évènements
de ne pas trop impactés sur ton développement et mon moral. Si vous me
lisez les filles, merci pour tout, vous faites partie des femmes en OR
de ce monde. La fin de ma grossesse est marquée par un effondrement de
mon corps. Je tombe malade au point de rester au lit pendant 2 jours !
Après ça je me suis énormément reposée sans réussir vraiment à remonter
mais je suis confiante. Mes parents et Johann m’aident beaucoup. J’ai
beaucoup de chance.
1 février au matin :
je commence à avoir de douces contractions, la piscine est installée et
remplie depuis 15 jours déjà dans mon bureau situé entre la chambre et
la salle de bain c’est parfait, j’ai déjà pu en profiter pleins de fois,
croyant que tu serais arrivé le 21 janvier… la matinée se passe
tranquillement, après avoir récupéré Djoulian à l’école, on emmène les 2
grands chez papi mamie pour pouvoir faire une séance piscine en couple
avec Sophie à 13h. Cela me détendra particulièrement bien tandis que les
contractions continuent. Ensuite petit point avec Sophie, si tu
n’arrives pas d’ici lundi, RDV à la mater pour voir si tout va bien.
Petit coup de pression pour moi mais de toute façon je sens que tu
arrives !
16h30 :
je perds le bouchon (aux toilettes d’Intermarché), je sors toute
heureuse pour le « crier » sur tous les toits ! Ça y ai j’en suis sûr
c’est pour aujourd’hui. On rentre à la maison, on mange un petit bout on
se détend, piscine, lit, piscine, lit. Johann gère le feu et tout le
reste, on est zen. Je commence à avoir particulièrement mal alors je me
concentre, je suis dans mon ventre, je visualise mes contractions, elles
ressemblent à un vortex qui englobe mon ventre. Je respire, je ferme
les yeux, je bouge doucement. L’eau me fait du bien.
Vers 23h : je
décide de m’allonger pour essayer de dormir entre 2. Je tiens cette
position jusque 2h du matin. Ensuite je me lève et ne me sens bien que
sur les genoux. Je souffle, je respire, je ferme les yeux je me
concentre jusqu’à n’en plus pouvoir et alors mon corps s’arque dans ton
les sens, je me tortille, je souffle, je cris, je grogne, je respire
très fort !
Vers 3h : je
vais dans l’eau je n’en peux plus je suis fatiguée, cela me soulage un
peu, mon corps bouge dans tous les sens au moment des contractions, la
douleur est très aiguë.
3h45 environ
-
Johann appel Sophie s’ il te plaît, je crois qu’il est temps (cela
m’embête de la réveiller mais je ne sais plus trop quoi faire je crois)
-
Mais non ma chérie, tu gères très bien ce n’est pas encore le moment
t’inquiète pas. (il lui enverra tout de même un SMS pour lui faire part
de ma demande en douce)
Me voilà rassurée, je repars dans ma
bulle convaincue d’être entre de bonnes mains. Cela ne m’empêche pas
d’avoir mal mais on dirait que cela s’adoucit un peu (vraiment qu’un
peu).
Vers 4h30 (je crois) :
Johann appel Sophie, il doit sentir qu’il est temps, que les choses
changent, il est comme connecté avec moi et notre bébé. Tout est
parfait, je le sens. Je suis toujours dans la piscine, pour rien au
monde j’en sortirais, il fait chaud, il y a des bougies un peu partout
dans le bureau, notre chambre et la salle de bains. Mes autres bébés
sont tranquillement en train de dormir chez papi et mamie, je suis
tranquille intérieurement bien que tourmentée par ce flots de vagues
intenses. Je sais qu’elles sont là pour faire naître mon bébé, j’endure
tout ça avec force et détermination. Mon mantra en accroché au mur : ce
n’est pas de la douleur c’est de la puissance (j’adore !). Je la répète
sans arrêt entre deux put**.
Vers 5h : Sophie
arrive, un flot de bonheur m’envahit, elle est comme une petite fée
bienveillante, ma bouée si je me noie dans ce torrent de sensations.
Bien sûr mon mari aussi représente pour moi une présence bienveillante,
peut-être plus masculine, plus protectrice du tout. Bref le puzzle est
complet…
Je reste dans la piscine, je grogne, je souffle, je
parle, je chante, je bouge, je tiens mon Johann, il vient avec moi dans
la piscine pendant un certain temps. Le temps n’existe plus vraiment, il
pourrait tomber des vaches à la place de la pluie que je ne m’en
rendrais même pas compte ! :-D
On voit la lueur du soleil
apparaître et on se remémore une phrase que notre fils répète depuis
plusieurs semaines : maman, le bébé va réveiller le soleil ! On se dit
que tu es vraiment incroyable parce que la naissance approche à grand
pas ainsi que le lever du soleil.
Vers 7h30 environ : je
n’en peux plus !!! Je souffre, j’ai mal partout, je ne sais plus
comment me mettre, je finis par sentir la poche sous mes doigts, wahoo
tu avances dans ta poche c’est extra, je suis heureuse de te sentir
enfin descendre, je suis fatiguée, je veux que tu sortes !!! Je tiens
fort les mains de Johann qui est sorti de l’eau, je le pousse de toutes
mes forces en grognant et en te poussant vers l’extérieur ! Je me sens
sauvage !
Vers 8h00 : je
désespère, je me pose sur le rebord de la piscine et m’endors un très
court instant, et dans ma tête je me dis : Non mais réveille-toi et
pousse ! Il ne va pas sortir tout seul, c’est toi et toi seule qui peut
l’accoucher ! (elle pas fine la nana dans ma tête) Je me relève d’un
coup !! Je sers les mains de Johann, je le regarde avec intensité et la
contractions suivantes, je pousse en grognant entre mes dents et ta tête
sors, et je repousse sans attendre, et hop te voilà toute entière !
8h07 :
tu es là, je me sens délivrée !! Ça fait un bien fou, je te prends sur
moi, comme tu es belle, OH !! On dirait moi ! Tu pousseras un tout petit
cri avant de nous contempler, ce premier regard que l’on n’oubliera
certainement jamais, celui ou d’un seul coup tu sais que ce petit être
remplie tout ton cœur d’un amour inconditionnel ! Le placenta sortira
quelques temps après, je me sens bien je te mets dans les bras de ton
papa pour goûter au plaisir de prendre une bonne douche dans ma super
salle de bains ! Bon je me suis lancée peut être un peu trop
joyeusement, je m’assois par terre avec mon jet. Hummmm c’est trop bon !
Entre
temps (on avait zappé tu penses !), le livreur de bois est arrivé,
accueilli par Sophie ! Après ma douche je vais dans mon lit et prends
mon petit bébé pour que Johann puisse aller payer le bois. Pour
l’anecdote, Johann est vêtu d’un slip de bain et d’un t-shirt, il arrive
en disant au gars :
- Excusez moi j’étais en train d’accoucher ma femme !
Le gars grand baraqué, ce ratatine d’un seul coup et baragouine :
- Ah bon… et … tout va bien ?…
- Oui oui tout va très bien !
- Mais heuuu… c’était prévu ?
- Oui oui
- Wao…
Cela
restera graver dans nos mémoires, j’aurais aimé voir la tête du mec
quand même ;-). Après tout ça, nos bébés sont passés avec papi mamie
vers 9h pour rencontrer notre jolie petite Fleur et couper le cordon
avec nous, à la flamme d’une bougie. Ils sont ensuite reparti pour la
journée pour que nous puissions nous reposer au mieux et goûter à la
douceur de ce nouveau bébé !